Chaque jour, la ville de Kinshasa revêt des visages particuliers qui caractérisent chaque quartier. Il existe actuellement des spécificités culinaires autours des bistrots qui permettent de booster la vente de la bière et d’autres produits brassicoles. Dans la commune de Kasa-Vubu par exemple principalement sur l’avenue Shaba, le commerce des poissons chinchards appelés communément “ requins” attirent des milliers des personnes au quotidien. Un commerce lucratif qui permet également aux étrangers et autres touristes de savourer la diversité culturelle de la ville de Kinshasa.
Sur l’avenue Shaba, à proximité de l’église la Louange, des barbecues sont installés à proximité des bistrots permettant une activité intense de jeunes. Des poissons communément appelés chinchards sont grillés dès le matin jusque tard dans la soirée. A l’approche du lieu, c’est une bonne odeur qui attire les passants et la présentation de cette nourriture sur des assiettes, servis en plein air, ne laisse pas indifférents les curieux.
Pour l’un des vendeurs de ce lieu depuis 2008, ce commerce lui permet de nourrir sa famille et de répondre à d’autres besoins quotidiens.
« Ici nous sommes à huit, soit quatre associés et 4 travailleurs journaliers. Nous travaillons sous forme de ristourne. Chaque semaine l’un de nous perçoit tous les profits et emploie au moment les autres associés comme journaliers ainsi de suite. Nous achetons au moins deux cartons de poisson chaque jour avec plus au moins 190 000 FC. Mais les week-ends nous ajoutons une rame de plus. Les clients viennent nombreux et de partout. Nous travaillons en collaboration avec les propriétaires des bistrots, qui en principe, payent le loyer même si nous travaillons sur les artères publiques » affirme John Mumbia.
Pour lui, ils sont contraints de débourser 300 FC par jour comme patente et entre 500 et 1500 FC aux policiers pour éviter toute forme de tracasserie.
« Nous avons un montant que nous donnons aux propriétaires de bistrots pour leur permettre de payer le loyer. L’approvisionnement en poissons reste notre seule casse-tête. Nos journaliers parcourent les différentes chambres froides à la recherche du poisson de bonne qualité. Nous demandons aux autorités de nous venir en aide surtout pour lutter contre les tracasseries policières. Nous n’avons d’autres emplois et c’est la vente de ces poissons requins qui nous permet de subvenir aux besoins de nos familles ».
Le poisson requin attire des milliers des personnes chaque jour. Une activité qui booste également la vente de la bière et autres boissons locales comme le reconnaît madame Angel, l’une des propriétaires des bistrots de fortune. L’avenue Shaba est devenue aujourd’hui, la référence de ces poissons grillés appelés sur le lieu « Requins ».
Et la ville de Kinshasa permet à chaque commune ou quartier de présenter un menu qui attire même les expatriés, comme le reconnait Mike Hammer, ambassadeur des USA en rdc, qui affirme avoir découvert le « poulet Mayo » de Bandal.
Willy Akonda Lomanga